Premièrement, il est important de préciser que notre équipe a réalisé diverses tâches dans deux centres différents, au sein de la ville de Larissa. La première semaine, nous étions toujours quatre au même endroit afin de découvrir ensemble le monde de l’autisme. Ceci était une volonté de nos principaux tuteurs car il n’est pas évident de s’acclimater directement à leur quotidien et à leurs comportements. Ensuite, les semaines suivantes, nous nous sommes divisés en deux sous-groupes afin d’aider dans chacun des deux centres. Afin de nous rendre sur notre lieu de travail, nous prenions chaque matin la ligne de bus appropriée pour chaque lieu.
Pour autant, chaque midi, le groupe se rejoignait dans un des centres (Elefetheria) afin de prendre le déjeuner ensemble. Concernant, les petits-déjeuners, ils étaient constamment pris en charge par l’association grecque. Nos référents nous laissaient le soin d’aller directement à la boulangerie pour le premier centre, ceci permettant d’avoir un rapport jovial avec les habitants et commerçants du quartier. Dans le deuxième centre, le repas était directement préparé sur place.
Pour information, le centre XARA est spécialisé pour l’autisme des enfants. Contrairement au second centre ou ce dernier s’occupe exclusivement d’adultes autistes avec des pathologies plus lourdes. Par conséquent, nous avons pensé important de présenter succinctement l’autisme. Ainsi, cette maladie est un trouble envahissant le développement des fonctions cérébrales. Cette dernière se présente avant l’âge de 3 ans avec comme base un trouble de la communication, une perturbation des interactions sociales et des troubles du comportement. Enfin, leur comportement se caractérise par l’inconscience de l’existence des sentiments d’autrui, un besoin de stabilité et de rituel mais aussi une difficulté à s’exprimer et à comprendre des sujets extérieurs. On note que 643 000 personnes sont atteintes d’autisme en France dont 160 000 enfants.
A) Xara
Comme évoqué précédemment, Xara est le centre spécialisé pour les enfants atteints d’autisme plus ou moins sévère. Situé dans la périphérie de Larissa, il se compose d’un jardin clôturé, un bureau dédié aux tâches administratives (ordinateur, classement de dossiers), accueil des personnes venant de l’extérieur, une kitchenette, quatre salles d’apprentissage et une grande salle de jeu pour d’autres activités. Ainsi, Xara compte une trentaine d’enfants répartis en deux classes d’âge : les 3-6 ans le matin, les 6-12 ans l’après-midi. Sachant que le taux d’encadrement est d’un éducateur pour deux enfants, le centre compte huit encadrants et une directrice.
Nos principales actions au sein du centre se divisent en trois catégories ; les tâches administratives, l’entretien du jardin et le contact avec les enfants. Durant notre première semaine, tous les membres du groupe étaient rassemblés à Xara. Nous alternions tâches administratives et entretien du jardin.
Tâches administratives : concernant les tâches administratives, nous étions installés dans le bureau. Notre première tâche consistait à archiver numériquement les différents documents édités au cours des cinq dernières années. Parmi ces documents ; des fiches sanitaires des différents enfants, des photos, des dessins, des programmes d’apprentissages, des évaluations, divers courriers etc. Ce travail n’était pas difficile, cependant quelques difficultés sont à noter telles que : le bruit du scan, l’affluence de personnes, les feuilles recto verso, les agrafes… Outre le scanning, nous avons archivé par la suite les documents numérisés selon l’ordre alphabétique. Ce qui n’a pas été sans poser de problèmes puisque nous ne maîtrisions pas encore l’alphabet grec. Cette première mission fût utile bien qu’elle ait été perçue comme rébarbative par l’ensemble du groupe. Néanmoins nous en gardons un bon souvenir car il y avait une bonne ambiance de travail et que le personnel faisait son possible pour nous mettre à l’aise.
Entretien du jardin : notre seconde mission était de remettre en état le jardin jusqu’alors laissé à l’abandon. Ce dernier se constituait d’une cour carrelée et de deux « carrés potager ». Lors de notre arrivée, les mauvaises herbes envahissaient le potager, les fleurs du noyer jonchaient le sol et les différents jouets étaient sales et éparpillés. Ainsi, la première étape consistait à enlever les mauvaises herbes. Armés d’un râteau, d’une pelle et d’une truelle nous avons donc désherbé et bêché l’espace vert afin de rendre la terre cultivable. Nous avons par la suite balayé les fleurs du noyer et nettoyer la terrasse. Une fois l’espace rendu propre, nous avons pu planter divers légumes ; à savoir des tomates, des poivrons, des fleurs ; laver et reconstituer l’ensemble des jouets dans le but d’aménager un espace de détente pour les enfants.
Contact avec les enfants : il faut savoir que ces derniers suivent un enseignement spécial et qu’il était compliqué pour nous, personnes extérieures, d’assister au programme dès les premiers jours. En effet, nous ne disposons pas des compétences requises pour encadrer des jeunes autistes, nous ne savions pas comment réagir dans l’immédiat et surtout il ne fallait pas perturber l’environnement des enfants. Ainsi, le contact avec eux s’est petit à petit.
Lors de la première semaine, nous étions quatre à Xara. Les salles de classes étant petites, il était impossible pour les éducateurs d’accueillir deux personnes du groupe dans la même salle et de gérer simultanément le cours. De plus, le personnel encadrant ne savait pas s’il avait l’autorisation de nous montrer le programme. Pendant la deuxième semaine, comme nous n’étions plus que deux, nous nous sommes un peu plus intéressés aux personnes du staff, au fonctionnement et à la gestion du centre, et à l’éduction des enfants. Nous avons posé beaucoup de questions à savoir comment ils communiquent avec les enfants, à quoi ressemble une journée type, s’ils aiment leur métier, si c’est difficile et fatigant, les diverses activités adaptées aux enfants et leur fonction etc. Nous montrions un réel intérêt pour l’autisme en plus de nous intéresser aux éducateurs. Par exemple, nous avons plusieurs fois rencontrés certains d’entre eux le soir pour boire un verre et parler plus précisément de leur métier dans une ambiance amicale. Ces sorties ont créé une véritable relation de confiance entre eux et nous, ce qui nous a permis de demander à prendre part au programme et de voir les enfants dans leur environnement quotidien.
Face à cet intérêt porté, le personnel encadrant a eu l’autorisation de nous présenter le programme plus en profondeur. Nous avons donc pu lors de la troisième semaine rencontrer enfin les jeunes autistes et participer à une matinée type, laquelle fût la plus instructive. Nous avons appris que les enseignants communiquent avec les enfants grâce à des images car il leur est impossible d’échanger vocalement avec eux (peu d’entre eux sont capables de prononcer plus de vingt mots). Ainsi, chaque enfant dispose d’un « book » regroupant une cinquantaine d’images représentant chacune un élément essentiel de la vie quotidienne. Par exemple : les toilettes, l’eau, la nourriture les émotions… Chaque enfant est atteint d’un autisme différent : certains sont très attachés à la musique, d’autres aux images ou aux sons. Ils sont plus ou moins actifs et énergiques et réagissent différemment. D’où la nécessité d’organiser les activités par type. En exemple, les activités physiques passent généralement en premier afin de « fatiguer » l’enfant autiste pour le rendre plus attentif en classe.
Nous avons également pu découvrir en détails l’utilité des exercices physiques. Les parcours d’obstacles leur permettent de travailler la mémorisation en même temps que leur mobilité (ramper, escalader, courir, déposer des objets). Les jeux d’équilibre permettent une prise de conscience au niveau des risques de chute. Cela les force à faire attention à eux et permet de mieux appréhender l’environnement. On trouve encore des murs d’escalade, des vélos et autres types toujours dans la nécessité de travailler la coordination des membres. Cependant, certaines activités comme le vélo restent difficiles.
Le monde de l’autisme est particulier car les enfants sont isolés et ne peuvent avoir de rapports entre eux sans une aide extérieure. Il est donc important de créer des activités dans lesquelles les jeunes autistes se voient et communiquent entre eux (rire, regards). De plus, l’autisme est parfois difficile à appréhender. Les adultes ne comprennent pas toujours ce que désire l’enfant. Il faut savoir gérer les moments de crise, souvent difficiles en raison d’un manque de compréhension de part et d’autre. En exemple, à Xara, il existe une « quiet room » où l’enfant est amené à se calmer en cas de crise ingérable.
Concernant notre rapport avec les enfants, nous avons eu des contacts simples comme des interpellations (bonjour), des signes de mains, regards, sourires, et des réactions d’enfants normaux telles que les prendre à bras, leur tenir la main… ces moments nous ont particulièrement marqué, nous avons aimé être à leur contact et nous en gardons des souvenirs agréables. Différentes choses nous ont surpris et plus ou moins marqué. La première est qu’au premier abord un enfant autiste ne semble pas différent d’un enfant « normal ». Il faut vraiment rentrer dans leurs univers pour comprendre leurs difficultés. Nous avons aussi remarqué à quel point la journée type d’un encadrant peut être fatigante. Nous avons également été surpris de la bonne cohésion au sein de l’équipe enseignante, élément facilitateur dans l’apprentissage du programme.
B) Elefetheria
Elefetheria est composé seulement de 12 autistes, mais il y a bien plus de personnel car les autistes ont besoin d’une aide permanente. En effet, chaque jour, nous découvrions de nouveaux éducateurs, masseurs, psychologues … Le centre Elefetheria nous a été présenté le mardi 5 avril afin de faire connaissance avec le personnel, mais avant tout avec les autistes. Ce premier jour, l’équipe nous a fait découvrir le centre, soit les chambres, pièces à vivre, la cuisine et le gymnase. Cet accueil fut très chaleureux, et les différents membres du personnel nous ont accueilli avec joie. Ce premier jour, nous avons seulement pris le repas au centre, après une matinée dans l’autre centre voué aux enfants. A noter, une certaine appréhension à notre arrivée du fait du comportement particulier de certains résidents. Ceci étant notre premier contact avec les autistes, leur attitude nous a relativement surpris mais au fur et à mesure du temps, nous nous sommes familiarisés avec eux.
A notre arrivée, l’association misait beaucoup sur notre apport étant donné qu’un centre auxiliaire était en construction à côté du premier centre. Dans ce cas, il fallait donc de la main d’œuvre supplémentaire pour réaliser de nombreux travaux de rénovation et de construction. Pour autant, le contact humain était aussi l’une des principales priorités du centre car le personnel tenait à ce que l’on partage le quotidien des autistes.
Les tâches manuelles : Comme évoqué précédemment, le centre Elefetheria est en période de réhabilitation avec la construction à proximité d’un bâtiment neuf financé par la ville de Larissa, l’Etat Grec et l’UE. Par conséquent, l’une de nos missions était de rénover l’ancien centre afin de mettre ce dernier au niveau du nouveau bâtiment flambant neuf. Le personnel nous a alors expliqué nos différents travaux avec les différentes techniques nécessaires pour accomplir un travail irréprochable.
Peinture : Dans ce cas, un peintre est venu nous expliquer ses diverses attentes et les différentes pièces à peindre. Nous avons donc commencé ensemble la peinture du gymnase, première étape de la mission. Etant donné que les quatre membres du groupe étaient présents à ce moment, deux binômes étaient formés pour s’atteler aux différentes couleurs à savoir le jaune, le vert et le bleu. Un matériel de qualité nous a été fourni avec différents outils tels que des pinceaux, rouleaux, bacs, tenues spéciales et plastiques protecteurs … Après déplacements des différents meubles et matériels sportifs du gymnase, nous nous sommes répartis les tâches : l’un était muni d’un rouleau tandis que l’autre s’occupait davantage des finitions (plinthes et coins). Le premier travail fut très réussi et nous enchaînons par la suite le rafraichissement d’autres pièces importantes du centre. Ainsi, à notre actif et avec la même technique que le gymnase, nous comptons huit chambres, la buanderie et le garde-manger. Le gymnase correspondait à la pièce maîtresse du centre de part sa superficie et son importance. Concernant les autres pièces, elles ont été faites par les demi-groupes, une journée sur deux en prenant soin de protéger et déplacer les meubles et les biens personnels des résidents. En effet, ces pièces étaient plus faciles à restaurer que le gymnase, ceci expliquant notre infériorité numérique. A noter que l’ensemble des pièces étaient dans un mauvais état avant notre arrivée. De plus, pendant nos travaux il était fréquent que certains autistes s’intéressent particulièrement à notre travail. Avec le temps, ces visites prouvaient un réel intérêt des autistes à notre égard. En effet, ils étaient passionnés par nos activités, ceci engendrant des moments de bonne humeur ou alors plus rarement quelques désordres.
Jardin : Nous avons aussi réalisé l’entretien du jardin au centre. Notre mission consistait à le rendre plus agréable car celui-ci était totalement inexploité au début du mois. En effet le personnel comptait énormément sur cette tâche car le jardin est un lieu apprécié des résidents. Auparavant, l’accès vers l’extérieur était totalement inaccessible car le terrain était en très mauvais état. Ainsi beaucoup d’autistes ne pouvaient sortir en raison de problème d’équilibre. Par conséquent, notre mission était de tondre la pelouse entourant le centre et le square à l’arrière de ce dernier. Cette pelouse atteignait une hauteur de genou, ceci le rendant inutile. Le personnel nous a alors fourni une tondeuse à gazon thermique et une multitude d’autres outils pour débroussailler le terrain. Par la suite, à la demande du personnel, nous avons poncés des bancs ainsi que le kiosque des jardins. Ce travail fut très éprouvant à cause du mouvement répétitif usant et avec la chaleur dominante. Après cette première étape, nous avions à notre disposition une peinture lustrant nous permettant de redonner vie au bois. En plus de ce travail, nous nous sommes occupés des arbres et arbustes ainsi que de l’arrosage des plantes. Comme pour la peinture certains autistes ont pris l’initiative de nous aider à leur façon en prenant ce travail pour un jeu. En exemple, Kristos un résident âgé de 42 ans nous suivait constamment en applaudissant et lançant des cris d’encouragement. Ceci était certes très répétitif mais extrêmement amusant car il prenait très au sérieux notre mission. Pour illustrer à nouveau, il y avait aussi Bobbis, l’un des plus avenants, qui nous encourageait par l’intermédiaire de tapes dans la main.
Nettoyage et déplacement de meubles : Enfin, nos dernières tâches manuelles se sont résumées en premier lieu à un nettoyage des terrasses du centre. Ces dernières étaient très sales et le travail était nécessaire du fait d’une présence fréquente de Kristos que l’on nous présentait ironiquement comme le gardien du centre. Celui-ci veillait sur l’ensemble des entrées et sorties avec la présence d’esprit de connaître nos horaires exactes d’arrivée. Enfin, Pour le déplacement des meubles, les éducateurs ont profité de notre présence pour déplacer des meubles volumineux d’un bâtiment à un autre. Toutes ces tâches n’ont été que matérielles, celles-ci ont été très utiles pour la vie du centre en raison de son évolution. Mais toutes ces tâches sont minoritaires par rapport aux activités humaines vécues au quotidien.
Activités humaines : En effet, au cours de notre action au sein du centre Elefetheria, notre mission était essentiellement d’accompagner et de divertir les autistes. Cependant, il a fallu un certain temps d’adaptation pour établir des contacts avec ces derniers. Nous avons été très surpris de la réaction de ces personnes à notre arrivée avec de nombreux cris et pleurs. Les premiers jours ont été difficiles avec beaucoup d’appréhension dès notre arrivée au centre et un besoin perpétuel d’accompagnement d’un éducateur. Ainsi, les premiers pas au sein de l’établissement étaient très discrets et nos contacts avec les autistes étaient donc restreints.
Par la suite, grâce à nos actions manuelles, nous avons pu nous familiariser avec certains résidents. En effet, de nombreux résidents cités précédemment étaient présents pour nous accueillir chaque matin. Ces interventions étaient importantes pour eux et pour notre groupe afin d’instaurer au fur et à mesure un climat de confiance. Ce dernier réalisé, nous avons pu nous rapprocher progressivement des autistes pour participer plus intensément à leur quotidien. Une fois cette première étape franchie, nous nous sommes sentis plus libérés et nos actions humaines ont enfin pu commencer. A noter que notre action était essentiellement un accompagnement des autistes étant donné qu’aucune personne du groupe n’est qualifiée pour encadrer ces personnes atteintes de troubles mentaux. Par conséquent, il était fréquent qu’un éducateur fût présent à nos côtés lors des différents échanges. Cependant, de nombreux autistes sont plus indépendants que d’autres tels que Bobbis ou Kristos, d’où un échange humain plus simple.
Pour commencer, il est important de montrer les échanges simples entre les autistes et notre groupe. En effet, lorsque nos travaux étaient terminés, nous prenions le temps de rencontrer les résidents pour essayer d’établir un lien dans la bonne humeur. Cela se résumait par des moments agréables dans le salon du centre, sur un banc du jardin, ou sur la terrasse. Au cours de ces moments, les conversations étaient difficiles mais parfois surprenantes : par exemple il est arrivé que Bobbis nous salue par un « bonjour » en français, à notre grande surprise et à celle du staff. Ces conversations nous sensibilisaient à la langue grecque, car nous utilisions des mots simples avec eux comme « bonjour », « merci », « comment vas-tu ? », « au revoir » … Il faut aussi souligner la présence des résidents à quelques-uns de nos repas, ceci nous permettant de voir et comprendre les habitudes de ces derniers. En effet, les résidents possèdent par exemple des plateaux distincts avec la position des couverts, une préparation des plats plus minutieuses et une attention particulière à l’équilibre alimentaire. Enfin, il est important de préciser que la plupart des résidents, comme pour le centre d’enfants, ne parle pas à l’exception de quelques mots simples.
Ensuite, au-delà de ces échanges, il nous est arrivé d’assister à des séances de travail entre les éducateurs et les autistes. Ces dernières se déroulaient essentiellement au sein d’une salle spéciale de travail composé d’un bureau, d’un canapé et d’un coussin fauteuil. Ces activités consistaient à un échange entre l’éducateur et la personne par l’intermédiaire de différents moyens de travail : des puzzles, de la musique, des jeux de réflexion … Le processus d’éducation était très intéressant à suivre avec une attention particulière au progrès de l’autiste par l’intermédiaire d’un dossier d’évaluation personnel. De plus, le personnel du centre nous a aussi expliqué les autres tâches effectuées par ces derniers à savoir des temps sportifs et psychologiques … Cependant, nous n’avons pas pu assister à ces séances plus personnelles que les séances de travail. Enfin, le personnel encadrant accompagne l’autiste dans les temps de vie quotidienne : en effet les résidents sont souvent sollicités afin de participer à la réalisation de plats dans la cuisine avec Anna, déposer les poubelles dans la benne à ordure extérieure au centre, prendre le linge et l’étendre … A noter qu’en raison des prochains Jeux Olympiques de Rio, deux autistes du centre Elefetheria ont pris part à la tournée de la flamme olympique au cœur du centre ville de Larissa.
Enfin, nos autres rapports avec les autistes se sont résumés par des activités enfantines. En effet, il nous est arrivé de participer à différents jeux résumant des moments agréables ainsi qu’un séjour et une mission réussie. Nous avons donc participé à des jeux de passes avec un ballon, des jeux de rôles, … En plus d’apporter une dose de bonne humeur, ces activités permettaient par la même occasion de travailler la mobilité des autistes. Cette étape est importante car au sein du centre la plupart des autistes vivent ensemble sans pour autant avoir des rapports amicaux ou même le moindre échange. En définitive, ces actions humaines au centre pour adultes nous ont permis de nous ouvrir à des personnes mentalement différentes. Cela nous a permis de prendre conscience que chaque personne est importante même en raison de ses différences. Au cours de cette expérience, nous avons été principalement surpris par l’effectif du personnel présent au centre avec de nouveaux éducateurs rencontrés chaque jour. Ces derniers nous ont aussi impressionnés par leur professionnalisme, leur tact et leur réactivité.
Concernant le centre en lui-même, la présence de caméras dans les chambres ainsi que de hautes grilles ont attiré notre attention. Pour les autistes, leur attention face aux différents moments de la journée, leur force physique, les différents handicaps, ainsi que leurs réactions imprévisibles nous ont marqué avec de nombreuses situations particulières. Les rapports avec ces personnes n’ont pas été faciles tous les jours car ces derniers pouvaient avoir des réactions totalement différentes et subites d’un jour à l’autre. Cependant, cette expérience unique fut plus qu’agréable en raison des différentes activités et rapports personnels avec les différents résidents du centre nous montrant avant tous des personnes attachantes.
C) Don de fournitures
Grâce à notre publicité concernant l’association et notre projet, différents commerçants ont montré leur soutien pour l’organisation de notre loto, tombola, … Ainsi, une librairie arrageoise s’est proposée d’envoyer plusieurs cartons de fournitures scolaires, papeterie, dessins, peinture, … Cette action a été entièrement prise en charge par l’entreprise. Avant notre départ, nous avons pris soin de préciser l’adresse de réception du colis. De son côté, la librairie s’est chargée de sélectionner et préparer les fournitures destinées à l’envoi. Quelques semaines plus tard, nous avons eu la confirmation de l’envoi avec à la clé soixante kilogrammes de dons. Sachant que notre départ pour la Grèce était prévu le 3 Avril, le commerçant a trouvé judicieux d’expédier le colis à partir du Lundi 4 afin que nous puissions accuser bonne réception. Ainsi, le transporteur s’est présenté au centre Elefetheria le 18 Avril mais ce dernier a été dérouté aux bureaux de l’association grecque. Ceci permettant aux membres de trier et expédier dans chacun des centres les fournitures adéquates.
Nous nous sommes donc présentés le Mercredi 20 Avril au siège de l’association afin de déballer les cartons. Tous les principaux membres se sont réjouis de ce présent et nous ont vivement remerciés pour ce geste. A savoir que le commerçant a donné environ 3000 € de fournitures valeur marchande, somme non anodine qui a montré une réelle implication dans le projet humanitaire. Enfin, une fois la réception du colis faite nous avons envoyé un mail de remerciement à la librairie.
A) Dernier jour aux centres d’autistes
Le jeudi 28 avril, nous avons passé notre dernier jour de travail au sein des deux centres comme à notre habitude. Nous avons fini la peinture qui restait avec la dernière chambre ainsi que d’autres activités au centre pour enfants. Bien que cette journée s’annonçait des plus normales, elle fut riche en rebondissement et en émotion. A midi, où nous étions tous réunis, la cuisinière Anna nous a montré quelques traditions de l’Easter Day orthodoxe, ainsi nous avons pu découvrir un jeu typique avec des œufs de couleurs, goûter des spécialités telles qu’une brioche et une viande particulière.
A la fin de notre repas, le personnel nous a demandé de nous mettre à l’écart afin qu’ils puissent nous préparer une surprise d’adieu avec l’ensemble des résidents. Ceci marque sans doute l’un des plus beaux moments de Foreign Challenge. A notre retour, l’ensemble des autistes présents dans le salon nous ont applaudis avec le personnel ce qui nous a considérablement enthousiasmés. Ces derniers nous ont par la suite offert un petit présent en guise de remerciement, cadeau fabriqué par les enfants du centre Xara. S’en est suivi une magnifique photo avec toutes les personnes qui nous ont accompagnés durant ce mois. Ceci clôt ainsi notre aventure avec des personnes aussi intéressante que mystérieuse à savoir les autistes.
B) Derniers adieux
La veille de notre départ pour Thessalonique, Eri (directrice des trois centres) nous a conviés à un dernier repas tous ensemble afin de nous remercier du travail accompli. Au préalable, le vendredi matin nous avons pensé normal d’offrir quelques à cadeaux aux deux personnes omniprésentes durant notre séjour. Par conséquent, nous avons trouvé original de faire encadrer une photo de nous quatre avec Polina afin qu’elle garde un souvenir impérissable de notre passage à Larissa. Enfin, le dernier achat était un coffret de bouteilles de vins pour Eri et Polina.
Ainsi, après avoir rencontré Eri sur la place de Larissa, nous nous sommes dirigés vers l’appartement de Polina, souffrante depuis une semaine, pour lui offrir nos cadeaux. Ce moment fut l’un des plus marquants avec les adieux au centre d’autiste. En effet, Polina et certains membres du groupe ont versé une larme dans des adieux remplis d’émotion. Quant au restaurant avec Eri le midi, nous avons pu une dernière fois déguster des spécialités et passer un bon moment. Cette dernière nous a encore remercié et expliqué les différents événements concernant l’Easter Day. Elle nous a alors chaleureusement conseillé de nous rendre dans une église à Thessalonique le samedi à minuit afin de pouvoir contempler la cérémonie.
Le lendemain matin, après s’être réveillé aux aurores, le groupe s’est empressé de débarrasser l’appartement et de l’agencer comme à notre arrivée. Ensuite, les valises étaient prêtes au départ après une longue inspection de l’appartement pour être sûr de ne rien oublier. Arrivés à la gare de Larissa, Eri nous attendait dans le but de symboliser la fin de notre action. Etant venue nous chercher le 4 Avril à notre arrivée à Larissa, elle a estimé normal de nous accompagner une dernière fois pour nous faire ses adieux. De plus, elle a eu la délicate attention de nous offrir une brioche similaire à celle du centre d’autiste dans le cadre d’Easter Day. Ainsi, c’est à l’endroit où tout a commencé que l’aventure s’est terminée, chaque membre du groupe a donc fait ses adieux à Eri. Adieux qui nous en sommes sûrs ne seront que de simples aux-revoir.